Des centaines de milliers de troupes se rassemblèrent, la défense de la ville était fin prête. Le chef inspecta le visage de ses soldats, ils étaient fiers d’être là, pour combattre cet ennemi sanguinaire.
Un nuage de poussière s’éleva bientôt au loin; la cavalerie composée de milliers de teutons arriva à toute allure et sema la discorde parmi les rangs des valeureux phalanges.
La lutte fut belle, mais les druides à la barbe argentée firent la différence, ils détruisirent une par une ces âmes belliqueuses … à la fin du combat, la terre pris une teinte rougeoyante et seule une poignée de soldats survécurent au massacre. Le Sud-Ouest avait tenu.
- Whaa… terrible! Occix referma le livre. Bah dis donc, le jour où ça nous arrivera une bataille comme ça, pff … Bon les gars la déf est en place?
- Ouais c’est bon! Environs un demi milliers de villageois parés au combat! Par contre les types avec les fourches ont les mets où? Non parce que dans les rangs, les femmes commencent à avoir les seins qui pointent avec ce froid donc les pauvres vieux ont du mal à se concentrer …
- Bah écoutes tu les mets en première ligne, ils lanceront les fourches puis bâteront en retraite ensuite.
- Et pour les quelques colons, on fait comment?
- Hum .. ils savent se battre, mets les avec les paysans.
Occix et son second Memorix se regardèrent dans les yeux. Une lueur de fierté étincelait, pour une fois ils avaient réussi à organiser une belle défense.
Arriva ensuite le commandant de l‘armée des gaulois du Nord-Ouest, il prit alors la parole.
- Bien le bonjour Occix, euh vous préparer la fête du village? C’est quoi tout ce monde réunit?
- Non non non, on s’organise, pour si jamais on reçoit une attaque de la part d’un voisin.
- …, tu va pas me dire que ces pauvres bougres, avec leur femme derrière et leurs gosses dans les arbres sont tout ce que tu as!
- Bah si, t’en pense quoi de l’idée des gamins dans les arbres? Ils ont des sacs pleins de pierres donc ils pourront mitrailler les ennemis…
Le commandant fit une petite tape amicale sur l’épaule d‘Occix, et lui susurra à l’oreille :
- D‘accords… bah continue ton rôle de diplomate, ah mon avis tu n’as pas d’espoir dans l’armée …
-Mais attends! …
Sur ces mots, le commandant quitta les lieux.
Vexé, Occix le gaulois lut et relut le grand livre d’histoire recensant les plus belles batailles que le monde ai connu. Il médita longuement sur le pourquoi du comment des failles ennemies, jusqu’à prendre la grande décision de rencontrer Sun Tzu.
Il prépara son baluchon, prit la catapulte de 6h du matin et entama un long voyage jusqu’à son idole. La bas, il acquit la sagesse; un mois suffit pour qu’il comprenne les rudiments du combat.
A son retour, ce n’étais plus le même homme. Memorix vint le voir.
- Alors chef, on fait quoi?
- Écoutes, j’ai tout compris désormais, je ne ferai plus aucune erreurs.
- Hum, et?
- Bah je crois qu’il faut mieux…
Occix n’eut pas le temps de finir sa phrase, un éclaireur accourut :
- Les germains! Les germains des montagnes arrivent!!
- Quoi? Où ça?!
- Dans le grenier j’te dis! Regarde frérot, j’ai trouvé ce vieux bouquin en haut, il était sous un vieux bouclier.
- Whaa, cool…
- Nan mais sérieux il est magnifique, mais regarde!
- Euh, t’a pas plutôt trouvée quelques livres avec de jolies filles dessus?
- Pfff, t’es trop naze…
Clémence s’en alla dans sa chambre, elle se plongea dans sa nouvelle trouvaille. La lueur d’une bougie posée sur une commode éclaira doucement la couverture torturée du vieux livre. Elle tourna les première pages. Sa télévision passait un film d’action rediffusé de multiples fois, ça crier dans tous les sens.
- Soldats, aux palissades!! Préparez vous à combattre un ennemi sans pitié! Il faudra…
Une pierre s’encastra dans la toiture de la résidence du village; Occix donnait une multitude d’ordres aux hommes; il prit Memorix à part :
- Tu dois faire quelque chose pour nous, je veux que notre petit village entre dans les plus grandes batailles épiques! Je veux que se soit…
- Formidable!
Clémence s’émerveilla en découvrant sur la première page une illustration : « Occix, le tueur de germains. » On y voyait un homme de taille moyenne, brandissant un glaive en direction de cavaliers le chargeant. De plus en plus intéressée par sa trouvaille, elle éteignit sa télé; puis confortablement installée dans son lit, lut l’incipit :
Lorsque le gui, trancher par la faucille d’or, se posa dans le drap immaculé; le druide sacré me remit le livre contenant les mémoires de mon père. Cette relique est le symbole de l’immortalité car Occix vit à travers ces pages; voici comment il devint une légende :
Une douce mélodie émanait des instruments des Dieux que tenait les bardes. Elle était rejointe par les claquements des nombreux étendards au vent. La mélodie résonnait dans les plaines où la brume tentait tant bien que mal de masquée une erreur de la nature : Une horde de germains. Ils formaient une sorte de ligne désorganisée à l’orée de la forêt. Ces vauriens, payés par un gouverneur romain qui avait des vues sur un de nos villages, avaient massacrés tous les paysans des alentours, même les femmes et les enfants. Il fallait donc faire quelque chose, car désormais, c’était notre village qui était en jeu.
« Assoiffés de pouvoir, d’argent et de guerres,
Ces démons des monts chargèrent; et des catapultes,
Tels de sombres nuages, fracassèrent sur nos terres,
Comme des perles de pluie, d’immenses rocs en tumultes. »
Il fallait donc agir en répondant par la violence, c’est pourquoi nous décidâmes le tout pour le tout.
- Vous tous! Notre avenir ce joue désormais maintenant! Pour vaincre, il faut passer à l’assaut! Tel est l’enseignement de Sun tzu, aux armes!!
Occix ordonna à deux gardes d’ouvrir l’immense porte d’entrée. Pendant ce temps là, Memorix gagna une salle secrète, cachée sous la résidence maintenant détruite en partie; il sortit du parchemin, de l’encre, une bougie, une bouteille de vin, et mit le tout dans un sac. Il regagna un mirador et observa la bataille, transposant les événements dans les morceaux de papier teinté de jaune.
Les germains, déchaînés, poussèrent un hurlement et chargèrent alors qu’en face d’eux la même rage s’apprêter à les percuter de plein fouet. Une volée de flèches vint entamer la charge germaine, et aussitôt après gaulois et teutons se fondaient dans cette hargne qui leur permettait de faire tournoyer leurs épées, tranchant au passage quelques membres. Occix, armé de son glaive, fondit vers un ennemi tenant une immense masse dans les mains. L’adversaire le jaugea, puis fit valser son arme en direction du diplomate, ce dernier vit son bouclier éclater dans un bruit assourdissant; furieux, le germain retenta de fracasser le crâne du gaulois mais celui-ci, plus vif, esquiva de justesse et coupa net le bras tenant la masse. L’adversaire, déstabilisé, tomba et se fit piétiné par un cavalier teuton. Motivé plus que jamais, Occix provoqua autour de lui une brume de fines gouttelettes de sang dont certaines s’échouèrent sur son visage. Son regard était terrifiant, il poussa un cri et fonça sur une poignée de germains en train d’achever une gauloise à terre. Dans le mirador, Memorix continuait d’écrire l’Histoire.
« Avec la grande plaine comme ultime décors
Et des corps éprit de liberté, repoussant des corps
Et des corps sur le sol dont la vie disparaît
Et cette vie achevée par cette lutte acharnée. »
Nous étions donc en train de prendre le dessus sur ces âmes belliqueuses, mais un événement vint vite changer la donne. Des soldats romains, ceux du vil gouverneur, s’invitèrent à la fête. Qu’importe, nous chargeâmes de plus belle; cette fois-ci la résistance fut plus rude, beaucoup de nos frères tombèrent. Cela faisait deux heures que l’affrontement faisait rage, aussi seulement une cinquantaine de valeureux gaulois était sur pied.
- Mes frères, vous savez tous que notre âme ne périra pas avec notre corps! Cela sera notre dernier combat, qu’il soit gravé à jamais dans les livres d’histoire! Par Toutatis, chargez!!
Nos compagnons, méprisant la mort, tuèrent pour chaque gaulois tomber au combat une dizaine de romains et germains. Mais le surnombre de l’adversaire imposa une fin courut d’avance.
Memorix, constatant l’issue de la bataille, regagna la pièce secrète afin de raconter le dernier combat d’Occix, le tueur de germains.
Sur le champ de bataille, le grand diplomate fut encerclé par trois equites caesaris
à la mine patibulaire; il fonça sur eux et une étrange sensation le parcourut.
Le noir total. Un courant d’air éteignit la flamme de la bougie posée sur la commode.