Errant dans les rues d’une ville semblable à un champ de bataille, un labrador en quête de nourriture arriva à l‘entrée d‘un cul de sac. La ville était déserte, il n’y avait pas un bruit; seulement le son régulier d’un panneau publicitaire changeant ses pubs toutes les minutes. Elles annonçaient : « Les yoghourts Trobon sont les meilleurs! » ou bien, « LaveDur, Le gel du douche du futur! ». Il y en avait comme ça une dizaine qui passaient et repassaient inlassablement. Le chien observa le panneau et s’assit lorsque celui-ci afficha : « Croquettes Coquettes, pour les chiens qui ont le style! ». Le labrador déglutit, son ventre émis un bruit. Il renifla alors une odeur familière qui le guida jusqu’à une paire de bottes émergentes d‘une grosse pierre, au fond d’un cul de sac.
Le quadrupède contourna la pierre et aperçu qu’il existait un prolongement aux bottes. En effet un corps était là, étendu sur le sol dans une flaque de sang écaillée.
Curieux et content de sa découverte; il alla jusqu’à la tête, et lécha le visage d’une femme. Ne provoquant aucune réaction, l’animal flaira de nouveau l’odeur beaucoup plus forte qui l’avait pousser jusqu’ici et son museau passa et repassa sur le gilet de combat aux multiples poches de la femme, quand celle-ci se mit à tousser.
- Hutss, tss …
Le chien recula et la fixa.
Elle reprit peu à peu ses esprits et redressa son buste, ce qui lui provoqua une intense douleur. Une giclée de sang sortit de sa bouche. Un abominable visage la fixa, le regard vide, froid; une gargouille était plantée devant elle.
Elle essuya le sang de sa bouche avec sa manche, puis regarda le chien. Il était patiemment assis, semblant attendre quelque chose. Prenant appuie sur ses mains, elle heurta quelque chose. C’était son casque. Elle le dépoussiéra, coiffa ses longs cheveux bouclés et le mit. L’impasse où elle se trouvait devait faire environs six ou sept mètres de large sur quinze de longueur. De hauts bâtiments isolaient la femme. A sa gauche se trouvait une église, partiellement détruite; à sa droite s’étendait un gigantesque restaurant sur trois étages qui occupait toute la longueur de l’impasse. Ses vitres étaient en partie détruites et sur une pancarte était inscrit « Au Connaisseur », annonçant clairement que c‘était la bonne adresse pour bien manger.
La femme scruta le ciel. Pas un nuage ne venait entaché la pureté de se bleu. A son zénith, le soleil caressait le visage de la femme d’une douce chaleur. C’est une belle journée se dit elle.
La gargouille provenait sans aucun doute de l’église car plusieurs statuettes au regard moribond faisaient parties du bâtiment.
Elle aperçu également sur ce qui restait du bâtiment religieux, plusieurs affiches collées les une à la suite des autres; une phrase en gros caractères rouges était écrite dessus : « Souffrir n’est plus votre avenir! Rejoignez les rebelles! ».
Tout en agitant sa queue, le chien continuait de regarder sa nouvelle attraction. Sa langue pendait, laissant couler de la bave qui aussitôt tomber sur le sol, formaient des petites gouttelettes de poussières. La soldate comprit alors que celui-ci avait faim, elle sortit de sa poche une barre chocolaté quasiment fondu.
-Tiens mon bonhomme, elle est pour toi.
Le chien prit la friandise et sa queue s’agita frénétiquement, apparemment ça faisait un bout de temps que celui-ci n’avait pas manger. La femme eu un sourire.
Elle se rallonge. Le chien se rassoit.
Un mal de tête s’empare d’elle. Elle ne sais pas ce qui c’est passé. Comment est-elle arrivé la, les jambes en sang.
Mais pas le temps de réfléchir. Le chien s’agite, il sent quelque chose et fait les cent pas.
Le ciel gronde. Ça se rapproche.
Surgissant de nulle part dans l’immensité du bleu, un hélicoptère de combat armé de deux monstrueuses mitrailleuses survole la zone. Après plusieurs allers-retours, il se stabilise à quelques mètres du chien et de la femme. Des palmiers les cachent du champ de vision de l’hélicoptère, mais ils arrivent à apercevoir ce qui se passe en haut.
Deux cordes jaillissent du véhicule aérien. Suivent deux silhouettes qui s’y agrippent telles des araignées sur leur fil de soie. Leur descente est rapide, démontrant une dextérité remarquable.
Le chien sort les crocs.
La soldate tente de se relever pour se cacher, mais ses jambes meurtris n’ont pas la force de la soulever.
La sueur inonde son visage.
Dans le ciel, l’hélicoptère continue son largage de binôme à divers endroits.
C’est alors que le chien montre à la guerrière une interstice dans le mur d’une grande maison en partie détruite. Décidément, l’animal se révèle utile pense t-elle.
Elle camoufle la tâche de sang séchée avec du sable, puis rampe vers le trou situé à une quinzaine de mètres.
Le bruit de l’oiseau métallique se fait plus faible.
A l’intérieur de la maison, il fait assez sombre. Les volets gardent l‘obscurité et la fraîcheur. Seul un faisceau de lumière provenant d’une fenêtre brisée éclaire un canapé au centre de la pièce.
La femme s’adosse contre le mur, reprenant son souffle. Le chien renifle la salle.
- Ils sont coriaces, hein?! Une silhouette masculine s’approche de la soldate, un revolver dans la main.
Un bruit de recharge se fait entendre, une autre silhouette apparaît, plus petite et plus fine, tenant un fusil à pompe.
- Que fait un soldat ici? Demanda sèchement une voix
féminine. Tu as vu ses habits?!
- J’ai remarqué ma chérie, mais j’ai l’impression que notre invité ne veut pas que les Jumbos ne la trouvent. N’est-ce pas mademoiselle?
- C’est…c’est exact. Qui êtes-vous? Demanda la soldate.
- Moi c’est Harry commença l’homme, et elle c’est ma fille, Sonia.
Sonia lui sourit d’un air malicieux et dit:
- C’est ton chien lui?
- C’est un ami, c’est lui qui m’a trouvé cette cachette. Moi c’est Luna, je…j’ai besoin de…Sa vue se troubla, puis elle s’écroula.
- Papa! Elle est blessée!
- Va vite cherché la trousse de secours!
***
Lorsque Luna se réveille, elle est confortablement allongée dans un lit. Harry, le visage crispé, guette par la fenêtre du premier étage.
- Où sont les autres? Demanda-t-elle.
- Bien, tu es réveillé. Sonia est dans la cuisine avec ton chien, il avait l’air affamé.
- Ah oui c’est vrai, j’allais lui donner à manger quand les jumbos ont débarqués.
-Tu peut te lever?
Luna s’extirpa du lit puis s‘assit, elle vit ses jambes entourées de bandages.
- J’ai pris soin de panser tes blessures dit Harry.
- Ais-je dormis longtemps s’inquiéta la jeune femme.
- Pas assez répondit-il, tout au plus trois heures. J’espère que tu as repris des forces car nous partons, deux jumbos traînaient par ici il y à environs trente minutes. Leur compte est réglé, mais d’autres viendront sûrement lorsque le binôme n’aura pas fait son rapport. Il lui donna son casque.
La soldate couvre sa tête, se redresse et fait quelques pas avec l’aide d’Harry. Ses jambes étaient de nouveaux ses meilleurs alliés. Elle sourit.
- Je suis prête. Je me souviens de tout maintenant.
- Tiens, prends ce Famas, le jumbo n’en n’a plus besoin maintenant dit-il. Tu avait aussi ça, étrange de transporter un manche à balais…
- Merci… ce bout de bois est… et bien disons que les Jumbos ne sont pas content que je l’ai… mais pourquoi m’aidez vous? Demande t-elle en fixant l’homme qui se trouve à quelques pas d’elle.
Elle remarqua qu‘il était beau. Ce qu’il la frappa d’abord, c’était son regard. Froid et intense, l’iris d’un vert très pur. Il était coiffer d’une casquette kaki style militaire, qui recouvrait ses cheveux argentés. Il doit avoir la quarantaine se dit-elle.
Harry retourna à la fenêtre.
- Si je t’aides, c’est que je sens que tu es différente des autres soldats, puis nous avons les mêmes ennemis, donc une personne de plus nous sera utile. Harry se gratta la tête et repris:
- Et puis tu sais… t’es plutôt pas mal!
Une détonation.
- Sonia!!!
Harry dévala les escaliers, Luna chargea son arme, puis le suivit.
Au rez-de-chaussée, un jumbo était à terre, agonisant. Son épaule fumait encore de l’impact fait par la décharge de plomb.
- Et de deux jumbos! S’extasia Sonia, rechargeant son arme. Accrochait à la ceinture du jumbo, sa radio s’affolait.
- Lynx N°5...Lynx N°5 répondait, rapport de la situation exiger! Avez-vous trouver les rebelles? Lynx N°5...
Harry s’approcha du jumbo, lui colla une balle entre les yeux, puis prit sa radio.
- Ici Lynx N°5, les rebelles ont été liquider, vous pouvez y aller. Terminé.
- C’est quoi ce bordel! Code d’identification requis…Que se passe t-il en bas nom de dieu?!
Sonia pris alors l‘appareil:
- Écoutes bouffon, va dire à ton salopard de dirigeant que je lui réserve une balle. Salut. Et elle explosa la radio contre le mur.
- Partons maintenant dit Harry avec autorité.
Luna pris quelques grenades sur le jumbo, puis ils sortirent par la porte de service de la cuisine. La femme aperçu dans l’arrière cour de la maison, les deux jumbo morts qui avaient du pénétrer leur cachette durant son sommeil.
L’hélicoptère était de retour. Il fit cracher ses mitrailleuses contre la maison. Les volets, gardiens des ombres, explosèrent sous les rafales et bientôt les murs ne furent plus qu’une immense tranche de gruyère.
Tout en s’échappant, Luna demanda à Harry comment les jumbos avaient pu découvrir aussi rapidement leur planque. Il lui dit que ces soldats étaient équipé d’une puce qui révéler en temps réel leur position, donc qu’ils avaient pu localiser ce Lynx N°5.
- Allons voir Jerk commanda Harry.
Ils prirent la direction d’un garage, au nord de la ville. Ce vieux Jerk était à une heure de leur position; des crissements de pneus derrière eux annonçaient que le voyage n’allait pas être de tout repos. Sonia et Harry se mirent dans un coin; Luna dégoupilla une grenade et après avoir ajuster son tir, l’envoya à l’intérieur de la Jeep poursuivante. On entendit un hurlement puis l’explosion; le véhicule fit quelques tonneaux et finit sa course dans une vitrine des pompes funèbres. Une moto avec side-car déboula, à son bord un Jumbo tenait fermement une mitrailleuse lourde; son canon crachait dans une furie rarissime des balles en direction du trio. Le groupe eut le temps de se réfugier dans une boulangerie; des perles de sueurs s’écrasaient sur le sol quand Sonia s’écroula, son tee-shirt devenant subitement rouge.
- Sonia! Non ma puce! Luna aide moi à la transporter derrière la caisse…
Dehors, une voix provenant d’un haut parleur s’exclama :
- Rebelles, vous êtes fichus! Donnez nous la femme et tout ira bien pour vous!
Harry jeta un regard noir à Luna.
- Pourquoi un tel acharnement? Tu leur à fait quoi pour qu’ils t’en veuillent à ce point?
La soldate regardait la fille d’Harry, sa respiration s’accéléra et bientôt une flaque de sang se forma autour d’eux. Luna sortit alors le manche à balais qu’elle transportait soigneusement dans son dos, tel un Katana. Elle dit :
- Vois tu Harry, dans ce bout de bois il y à toutes les preuves qui démontrent l’implication du gouvernement dans cette guerre civile; leur trafic avec les Jumbos et leur dirigeant, ce cinglé de Nash… je faisais partis de la garde personnelle du chef de la sécurité de la ville, j’ai découvert récemment que l’armée était de mèche avec la milice des Jumbos…
La voix à l’extérieur hurlait toujours.
- J’ai trouvé dans la base de donnée du service de sécurité, des enregistrements entre le président et Nash, afin de déclenché une guerre civile et effrayé la population. Rien de tel pour prendre le contrôle du peuple plus tard! Une fois bien apeurés, les gens seront plus dociles et l’armée assurera naturellement la sécurité des citoyens…
Luna enleva un capuchon en plastique du manche à balais; à l’intérieur de celui-ci il y avait de grands plans de campement Jumbos, ainsi qu’une clé USB contenant des enregistrements et des informations top secrets.
- J’aimerai informer la population qu’ils ne combattent pas les bons ennemis, il faut que les gens arrêtent de se battent entre eux pour défendent des valeurs patriotiques erronées; le véritable ennemi est le gouvernement.
Sonia dit alors en haletant :
- Luna… tu dois réussir et stopper ce conflit inutile… je vais revoir enfin maman…adieu papa…. Puis ses paupières se refermèrent.
Des larmes se formèrent au coin des yeux d’Harry; il regarda Luna, lui dit qu’il allait lui rendre un ultime service et qu’il fallait qu’elle réussisse. Après cela il prit les grenades de Luna et couru en direction du haut parleur. Une magnifique déflagration dégagea la voie à la femme; elle prit la route du garage de Jerk.
Cinq minutes plus tard, l’hélicoptère fit son grand retour mais Luna était bien décidée à en finir avec; elle chargea son Famas, attendit que le véhicule aérien survola la petite station d’essence d’à côte puis fit feu. L’explosion désorienta le pilote qui se crasha sur un vieille immeuble, s’effondrant ainsi une poignée de secondes après.
Arriver chez Jerk, Luna eut une très mauvaise surprise. En effet un comité d’accueil composé de Nash et ses Jumbos était là. Jerk n’était qu’un traître, il avait appeler la milice quand Harry l’avait prévenu qu’ils arrivaient avec une femme soldat; le pauvre Jerk n’avait pas pu résisté à la récompense offerte lors de la capture de Luna. Nash prit la parole :
- Enfin capturée! Tu as faillis tout faire capoté petite conne!
Il prit alors son revolver, tua Jerk d’une balle dans la poitrine et ordonna à ses sbires de pendre Luna dans la rue, pour l’exemple dit-il.
- Alala…Tant de mal pour rien, c’est pathétique! Et il éclata de rire.
Il ramassa alors le manche à balai, s’apprêtant à le détruire quand surgit de nulle part le labrador; il sauta sur Nash, le fit tomber et attrapa entre ses crocs le fameux manche à balai. Il quitta les lieux en détalant à toute allure, cherchant une nouvelle personne capable de comprendre l’importance des données se trouvant dans ce bout de bois.