Son doux et voluptueux essaim,
Attirait par sa chaleur et son odeur,
De vaillantes abeilles et de misérables chiens.
Le dard dressé, la queue baissée,
chacun essayait de butiner la douce fleur,
Qui s'ouvrait et se fermait au rythme des battements de coeur.
Un beau matin, un lapin s'en alla la chasser,
Poursuivi par le thon qui voulait la prendre dans ses filets.
C'est en arrivant prêt d'elle, en voyant ses couleurs aquarelles,
Qu'ils lâchèrent quelques battement d'ailes.
Le lapin cessa de sauter et le thon retourna en son foyer,
Les chiens baissèrent tête et queue et s'en allèrent chercher une nouvelle maitresse.
Quant aux abeilles, tout le monde le sait, une fois qu'elles ont piqué,
Elles disparaissent !
Une mauvaise herbe venait de sortir de la douce fleur,
Et faisait déjà son plus grand malheur.
Ses couleurs tiraient vers le rouge, son bulbe gonflait,
Et plus personne n'en voulait !
Elle était belle et enivrante dans sa jeunesse,
Pleine de vie, de joie et de fraicheur.
Mais comme toutes les fleurs et de toute heure,
Elle a fané et s'est abandonnée dans l'ivresse.